©myra landau

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Pour mon frère

 

 

§

 

 

La vieillesse

Seul état sans patron

 

Liberté totale

Quelle merveille

Personne pour te gouverner

Te dire ce que tu dois faire ou ne point faire

Ce qui est permis ou pas permis

Merveille

Toute la vie tu as chercher à l'avoir

Cette vie sans personne pour te la limiter ta liberté

On la souhaite on la veut on prie et on supplie

Pour y arriver

Tu dis oui si on ose te dire non

Tu dis non si on te dis oui

 

On se dit anarchiste

 

Elle est là maintenant

Et... puis...

              Que faire

              De ma complète liberté?

 

À qui la donner... cette magnifique terrible liberté...

Mais pense donc un peu.

Eh, oui...

Je mens elle ment

Nous l'avons toujours eue...

                                        Sans le savoir...

Cette belle liberté!

 

 

 

 

 

 

§

 

 

... contre toutes les guerres... n'importe où... n'importe quand... n'importe comment...

 

Murmures paroles

centaines

Cantilènes complaintes

Discours a n'en plus finir

déchirants cris

Sauvages

Nous atteignent

Nous heurtent telle une hémorragie

 

On s'éxténue

On parle et on pleure

On manifeste on poursuit

L'ennemi

 

Rien à faire

 

La mémoire n'y est plus

 

Et comme une entorse

Faite de fils de fers

Inexplicables

Avide

D'éteindre là au loin un semblant de lumière...

mais

Pourquoi pas atteindre

Ce dernier rayon de lumière

Là-bas si loin

Malgré et peut-être, oui,

Lacérer ces rumeurs

Saturées d'angoisses d'anxietés

A la recherche du temps perdu

D'une paix partout eclabousséee de guerres

 

La mémoire s'est envolée

La mémoire est tombée

Elle s'est cassée

                                      Fracassèe

Faudrait recoller les milles petits oh, si petits presqu'invisibles morceaux.

 

L'amnésie est plus forte.

 

 

 

 

 

 

§

 

 

Toujours à l'avant

Traverser mers terres cieux

Je ne veux point de frontières

Elle me suit et c'est bien

Car dans ces moments d' extrême désolation

Nous sommes deux comme toujours...

On voudraient devenir sourdes surtout...

Ne pas faire attention

non pas par prudence

Mais par insctinct

Se défendre

Pouvoir faire disparaître

Toutes ces paroles

Vrombissements

Vomissements

Paroles vides

Criblées d'un cynisme qui nous crèvent les yeux

Un non-sens plein de fausseté

D'un côté... de tous...

Les âutres?

Comprends plus rien

Terrifiés cependant à entendre les

Paroles devenues à la mode: terrorisme terroristes — d'ailleurs toujours existés —

Et comme la soi disant mode, ainsi aussi tourne en rond sur soi-même

Premiers terroristes?

On le sait bien — ceux qui gouvernent —

Qui nous gouvernent

Nous pauvres hères

Marionettes de ce guignol

Sommes restés sans cervelles impuissants presqu'ignorants beaucoup de pauvres croyants

Très peu de discernement — difficile —

Tombés au beau milieu

De ce mauvais goût

De ce bout de ce tout

Devenu sans aucun sens

 

Feindre

Se laisser prendre

À ce jeu rempli d'incendies — de mots —

Attendre les incendies des vrais feux...

Pouvoir fendre

Ainsi que la foudre

Avant de les laisser se prendre à leurs propres jeux

Faudrait les pendre

Tous

A leur bave qui nous crache

Dessus

Comme si de rien...

 

Sorcière avec ton balai

Fée et ta baguette de rayons dorés

Lancez votre regard magique

Invisible et puissant

Devenez frénétiques

Faites tombez

Avec un grand fracas

Leurs cirques immondes

Tous les cirques

Leurs clowns ne sont plus ceux d'antan — pleins de joies et de rires —

Alors donnez–nous le silence.

 

 

 

 

 

 

§

 

 

Tel le sortilège d'un infini orgasme

La foule lève les mains

Applaudit

Crie marche et court

Chante et danse

Elle coule et roucoule

D'éspoirs

 

Dèjà trop lointains, hèl...

 

Ou se trouvera–t–il demain

Cet après orgasme

Qui te remplit de joie d'ènergie de vie d'âmes

Pleines

De tous les espoirs

De tous les bonheurs de toutes les forces des regards des voix

De tous les chants de toutes crèations de tout art et de toute vie

 

Demain..................................................

Sortilège................................................

Espoirs...................................................

Et le reste?   

 

Le monde sortira-t–il de ce piège?

 

 

 

 

 

 

§

 

 

L'air est plein de paroles

Lancées au vent

On éspère — au moins —

Un écho

Avec énorme effort

Il nous semble l'entendre — à peine —

Puis on hausse les bras

Ils nous retombent dessus

Nous sommes éclaboussés

Par la boue de leurs salives  dégoulinantes

De vide

De regards d'égout...

 

Elle finira pas nous engloutir

Cette boue immonde

D'actions interdictions réclamations discussions

Insultes

Demi-phrases et gestes

Et tout le reste

Cynique presqu'ironique

Tragique

N'a plus de sens...

 

La nuit éclate colérique acariâtre épaissie

Par l'essaim de discordes

Inutiles discours et autres crachats

mouches

Qui se nourissent de merde... la leur...

Nous restons en plein soliloque

                                                Politique?

 

 

 

 

 

 

§

 

 

Cette dernière neige

Hors du temps cette angoisse à plein temps

Le printemps que je quête

Les fous les démons les ignobles et leurs fléaux

Nous guignent et menacent

Masques grimaçantes et grotesques

Saturées d'un passé présent futur

Sanglants

Nous guettent

 

Le monde entier

Aux aguêts

 

Cette dernière neige

Hors du temps

Ce froid à plein temps...

 

Peur...

Dévastation cris pleurs blessés souffrance faim misère

et

Morts

Morts morts morts morts

 

Ces horreurs

C'est notre temps

 

Tu ose parler de printemps?

 

 

 

 

 

 

§

 

 

Stupéfié

Le monde se réveille

Il est encore là

Ravagè criblé d'âpres plaintes

De sourds faisceaux d'incendies

Un lointain râle de désespoir

 

On l'entend encore

Ce râle et encore encore et encore

 

Et stupéfiés nous restons là — quand même et malgré tout... —

A poursuivre l'écho

Si proche... trop

Et trop c'est  assez...

Car saccadé de morts

De morts et blessés

Le monde éclate

Rreste debout

Cherche une brèche

Quand même et malgré tout

 

Les survivants éventrés d'espoir ébahis d'y être

Encore... ici...

Appellent l'averse de leurs vies

D'antan...

Ruisselants d'envie de vivre...

Ils attendent

Nous attendons.

                       Air ère...

                       Faites vos jeux

 

 

 

 

 

 

§

 

 

Monde enrobé de vert-de-gris

Égaré devant un cul-de-sac

Au tréfonds du désespoir

Frissons de désarroi

 

Soudain

Un crissemant

De lumière au loin très loin...

Brassées d'horizon

Embrasées de regains d'espoir

L'esprit blême

Le visage disparu

Le corps j'sais plus où

Je me demande

Le monde se demande

 

À quand l'issue?

 

 

 

 

 

 

§

 

 

Je regarde

Et dois rester

Ainsi qu'un pan de mur éventré

Mains liées

Et à un tel degré

Devastée devant ce marasme sans fin

Cet hospice pleins de fous...

Quand et d'où surgira–t-il

Quelque bon auspice?

 

Plus aucune sensation de permanence...

 

 

 

 

 

 

§

 

 

Amas de fournaises rafles de dards évanescents arpentent ce mutisme abasourdi

Terassé par les spasmes de ce silence trop tendu

Une percee lumineuse débordée d'astuces

Essayent de nous assurrer

Avec son reflet et ses jais d'espoir...

 

Cependant tel un être aux abois

Un sourire hargneux

Se devine derrière ce masque doré

 

J'ose plus rien

Alors

Supplies cries

Pries si tu y crois

Hurles:

Épargnez

Disparaissez

 

On l'entend à peine

La surdité règne

 

Épargnez

Disparaissez

Je veux la métamorphoseeeeeeeeeeeeeeee...................

 

Un temps révolu

Des zones d'ombres

Des bribes de rêve

 

Fossé clairsemé d'espoir

Dénoue

Le bourdonnement

De ce strident charabia...

De malheurs

 

Vous tous

Entravez cette effervescence du mauvais sort

Défaites ce noeud

Etanchez cet engrenage rouillé saturé de sang

Laisser libre cours à la complicité de la magie

Et courez donc avec leurs ailes

— Cela aide —

Ayez la foi

 

Et nous aurons prise... sur... sûr...

 

 

 

 

 

 

§

 

 

La faille béante ravage

Le répit d'un instant

De quelques uns...

Au délas des rumeurs

Des dégâts hideux qui encombrent

Les entrailles de la terre

 

Je regarde...

Quoi?

Les cafards qui arpentent un morceau de cloison

Semblable au fantasme d'une autre  vie...

Abandonnée souillée

Là quelque part

Nous essayons de voir d'entendre

Rien...

 

Alors je mâche saccagée

Gavée d'horreurs

Et suis facile proie

Du cafard

 

Ce cafard qui harcèle qui accable

Mais reste là...

 

 

 

 

 

 

§

 

 

Les ombres descendent sur la terre

Ma vue se perds dans le lointain

Au-delà

Monde inaccessible

Hors de là

 

Portes fermées

Aux seules vraies fois

Liberté paix justice

 

Les ombres s'allongent sur la terre

La terreur assombrit ciel monde soleil étoiles lun et mer...

Mères...

 

Hormis cette foi

Parjure dirigée inventée inadmissible transmise et parvenue

À travers de terribles éclats descendus de l'enfer

 

Que reste–t–il?

 

                        Une lueur — mais surtout —

                        Hors les lois.

 

 

[Rome, 2003]

 

 

setembro, 2015

 

 

 

 

Myra Landau: "Nasci em algum lugar do Velho Continente. Vivi no Brasil, no México, na Itália, e há alguns anos, moro em Israel. Portanto, considero-me apátrida. Não acredito em fronteiras, não gosto de bandeiras, não tenho limites. Única pátria: amizade, amor e justiça para todos. Falo seis línguas, nenhuma perfeitamente. Características: cabelo jovem e branco. Currículo muito longo: ninguém iria ler. O resumo dele é muito difícil de fazer, porque não sei o que ressaltar. Para mim, tudo é importante. Cerca de 60 exposições individuais em museus, universidades, institutos culturais e galerias importantes em toda a América e Europa. Mais de 150 exposições também nas Américas e na Europa. Paul Westheim, José Augusto França, Marcel Janou, Quirino Campofiorito, Aracy Amaral, Mario Pedrosa, Jorge Olvera, Jorge Alberto Manrique, Rita Eder, Fernando Andrade Cancino e muitos outros, apreciaram e discutiram o meu trabalho. Newfoundland Franco ("Petite Galerie" - Rio de Janeiro) e Oswaldo Goeldi foram os primeiros a acreditar em meu talento. Dois grandes sonhos de hoje: continuar a pintar, desenhar, reciclar tudo o que puder para transformar em arte e tornar-me uma escritora". Mais em seu site: myralandau.com e blogue: myra-parole.blogspot.com.

 

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